Marie Bette Lauréate des Swiss Art Awards 2021

Marie Bette

Marie Bette est lauréate 2019 de la Bourse de la Fondation Gandur pour l'art en collaboration avec la Fondation AHEAD. Ce qui lui a permis de développer un projet de recherche à Marfa.

"Je cherche à rendre visible dans mes pièces des forces de pression,
de dilatation, de contraction, d’aplatissement, d'étirement. Leurs surfaces haptiques sont attirantes et ambigües. Je cherche à ce qu'elles déclenchent un moment particulier, avec les sensations qui l’accompagnent. La notion d'invite est souvent présente dans les pièces. Elles ne sont pas vivantes, elles ne parlent pas, mais invitent à un certains types d'interactions. L’invite d'une chose ne change pas, c’est quelque chose de physique. On la perçoit ou on ne la perçoit pas, mais elle est inhérente à l’objet. L'invite permet de se projeter dans un usage possible de la pièce; c'est ce qui déclenche des sensations.
Il y a des matériaux auxquels je reviens sans cesse; la chambre à
air, la cellulose, la cire, l'argile. Des matériaux qui sont facilement récupérables et que je peux utiliser en grande quantité, amalgamer
et densifier. La couleur des pièces vient de cette densité. La cellulose imbibée d'encre est teintée dans la masse, le noir de la chambre à air et le bleu foncé du jean varient par tressage et effilochage.
Mon processus de travail passe par la recherche de matériaux issus
de l'industrie et de solutions adaptées pour les transformer à la main
à l’aide d’outils simples. J'observe les processus de productions industrielles jusqu’à trouver un état auquel la matière première m’apparait exploitable, ce qui me permet de comprendre comment elle est produite. Ce rapport de proximité au matériau affleure ensuite dans les pièces."

Marie Bette

Vue de l'installation de Marie Bette aux Swiss Art Awards 2021, © BAK/Guadalupe Ruiz

Armure, 2020 / Broigne, 2021 / Toison, 2021 / Sous-armure, 2021 / Roll II, 2021

Marie Bette *1988 à Paris (FR), travaille à Genève et à Paris (FR)

« Marie Bette nous invite à pénétrer à l’intérieur de son installation. Tournées vers le centre, les sculptures forment une sorte de cercle, nous plaçant à la fois dans la position de l’observateur et de l’observé, de façon que nous soyons pris dans un jeu d’ambivalences. Un choix précis de matériaux et de tonalités compose les formes, entre velours rigidifié couleur pistache, métal froid, soie blanche et l’os pénien tordu d’un taurillon. Ces éléments confèrent aux objets une force qui balance entre séduction et répulsion, entre le corps et son effacement et invitent le spectateur à suivre la narration d’un rite aux codes inconnus, pour ensuite le remettre au centre d’une interaction ma- gnétique de l’indéchiffrable.
Les sculptures de Marie Bette ont la capacité de faire résonner quelque chose à l’intérieur et autour d’elles, mettant en lumière la relation complexe entre forme et imagination. »
Una Szeemann
-> swissartawards.ch